Les modes de cueillette du thé : un savoir-faire qui change tout

Les modes de cueillette du thé : un savoir-faire qui change tout

Quand on savoure une tasse de thé, on pense rarement à la façon dont les feuilles ont été récoltées. Pourtant, la cueillette est une étape cruciale : elle détermine non seulement la qualité du thé, mais aussi son prix, son arôme et son caractère.

Chez Okoshira, nous pensons qu’expliquer ces différences est essentiel pour mieux comprendre la valeur d’un thé bio artisanal.

1. La cueillette manuelle : l’art de la précision

C’est la méthode la plus traditionnelle et la plus respectueuse de la feuille de thé. Des cueilleuses et cueilleurs expérimentés sélectionnent à la main les jeunes pousses, selon différentes pratiques :

Fine plucking : on ne prélève que le bourgeon terminal et les deux premières jeunes feuilles. C’est la norme de qualité la plus élevée.

Exemple : dans les jardins de Darjeeling (Inde), on estime que seules 25 000 pousses sont nécessaires pour obtenir 1 kg de thé fini.

Standard plucking : le bourgeon et 3 à 4 feuilles sont cueillis. La qualité reste bonne, mais les saveurs sont un peu moins fines.

• Avantage : cette méthode préserve les arômes délicats et assure des thés d’exception.

• Inconvénient : c’est lent et demande beaucoup de main-d’œuvre. Une personne récolte en moyenne 20 à 25 kg de feuilles fraîches par jour, ce qui donnera seulement 4 à 5 kg de thé sec après transformation.

2. La cueillette semi-mécanisée : l’équilibre entre vitesse et soin

Dans certains jardins, les producteurs utilisent des cisailles manuelles ou électriques équipées d’un petit réceptacle. Cela permet de cueillir plus rapidement qu’à la main, tout en gardant une certaine précision.

Exemple : au Japon, cette technique est courante pour les sencha de qualité courante. Les théiers sont taillés en haies basses pour faciliter ce type de cueillette.

• Avantage : gain de temps et de productivité.

• Inconvénient : la sélection est moins fine, on peut récolter des feuilles un peu plus matures, ce qui donne un thé légèrement moins raffiné.

3. La cueillette mécanisée : l’efficacité industrielle

Dans les très grandes plantations, notamment en Afrique de l’Est (Kenya, Malawi) ou pour les thés destinés aux sachets industriels, on utilise des machines qui ressemblent à de petites moissonneuses. Elles rasent le sommet des théiers et récoltent indifféremment bourgeons, jeunes feuilles, vieilles feuilles et même des fragments de tiges.

Résultat : les récoltes massives servent à produire des thés en brisures (BOP) ou en poussières (Dust), principalement destinés aux sachets de grande distribution.

• Avantage : rendement maximal, une machine peut récolter en une journée ce que des dizaines de cueilleurs manuels récolteraient en une semaine.

• Inconvénient : la qualité est moindre, le goût plus standardisé et moins subtil.

4. Pourquoi la méthode de cueillette change le goût de votre thé

Cueillette manuelle fine → thés délicats, floraux, complexes. Exemple : un thé blanc chinois comme le Bai Hao Yin Zhen (aiguilles d’argent).

Cueillette semi-mécanisée → thés équilibrés du quotidien, comme certains sencha japonais.

Cueillette mécanisée → thés corsés, pratiques à infuser, souvent utilisés pour le thé glacé ou les sachets rapides.

 À retenir : plus la cueillette est sélective, plus le thé est rare et précieux.

Conclusion

La prochaine fois que vous dégusterez une tasse de thé, pensez à ces mains patientes qui ont choisi feuille après feuille, parfois en ne gardant qu’un bourgeon et deux feuilles. La cueillette n’est pas seulement une technique agricole : c’est un art qui relie le théier au buveur, et qui fait de chaque tasse une expérience unique.